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Le paludier dans le marais

Marais salant de Guérande

Le métier de paludier, également appelé saunier, consiste à récolter le sel dans les marais salants et à les entretenir au fil des saisons. Utilisant encore aujourd’hui des procédés traditionnels, il est l’hériter d’un savoir-faire unique et ancestral. Particulièrement présents dans la région de Guérande, les paludiers sont des passionnés qui aiment la nature, l’authenticité et ont pour objectif de produire un sel de qualité.

Le paludier, travailleur agricole, qui maîtrise des techniques de production traditionnelles et s’occupe des marais salants tout au long de l’année, le paludier est tout simplement fascinant à regarder évoluer au milieu des tas de sel. Pour vous permettre de découvrir ou redécouvrir cette profession typique des zones salines, nous vous présentons le métier de paludier avec ses missions, ses caractéristiques ainsi que ses traditions liées à la longue et passionnante histoire du sel.

Le métier de paludier

Depuis des générations, les paludiers récoltent le sel dans les marais salants et les entretiennent toute l’année pour obtenir la meilleure production possible. Dans le cadre de son activité, le paludier a donc plusieurs missions en fonction des saisons. La période la plus importante pour le paludier est l’été où il récolte le sel dans l’œillet. Dans les salines de Guérande par exemple, un paludier produit en moyenne entre 60 et 90 tonnes de gros sel et environ 2 à 3 tonnes de fleur de sel chaque année.

Cependant la quantité de sel produite reste aléatoire en fonction des conditions météorologiques même si la qualité du travail du paludier tout au long de l’année sera déterminante pour avoir du sel en abondance. Après la récolte, le paludier, qui travaille au rythme des saisons, doit entretenir les marais salants pour préparer l’été suivant. Le paludier va entre autres les protéger des grandes marées ou du gel par exemple en automne et en hiver avant de vider les œillets au printemps.

Les régions de France ou s’exerce ce métier

On retrouve le paludier dans deux grandes régions de France spécifiques à ce métier. Sur le littoral atlantique, les principaux marais salants où l’on peut voir ces travailleurs du sel en action se situent à Guérande, sur l’île de Ré, sur l’île d’Oléron ou encore sur l’île de Noirmoutier. Au sud de la France, on récolte également le sel dans les salins du littoral méditerranéen comme à Aigues-Mortes par exemple. Lors d’un voyage dans une de ces régions, vous pouvez effectuer une réservation auprès d’un établissement produisant du sel pour visiter les marais salants et vous rendre compte du travail authentique.

Le paludier ou le saunier, selon sa localisation, a pour objectif de recueillir le gros sel et la fleur de sel dans la saline. Les salines de Guérande, directement alimentées en eau de l’atlantique permettent de produire en moyenne 12 000 tonnes de sel par an. Une visite des salines de Guérande vous offre une belle occasion de découvrir ce métier et la Loire-Atlantique.

A Guérande, le nouveau paludier est formé, installé et encadré

Le paludier a besoin du marais salant, ce bassin alimenté en eau de mer, du soleil, d’outils, comme le Las, la Lousse à fleur de sel, la Brouette et j’en passe. Mais aussi d’une solide formation quand il s’installe. À Guérande, au pays du sel, la coopérative des paludiers incite les futurs installés à passer par la formation de la Chambre d’agriculture des Pays de la Loire. Encadrés de l’apprentissage à l’installation, les nouveaux paludiers bénéficient d’un suivi sur le long terme.

Quelle est la différence entre le paludier et le saunier ?

Si le paludier ou le saunier désigne globalement la même profession et que les deux mots s’emploient souvent l’un à la place de l’autre, il existe pourtant quelques différences entre les deux termes. La principale différence entre le paludier et le saunier est géographique. En effet, le paludier désigne un travailleur qui exerce son métier dans les marais salants du nord de la Loire alors que le saunier récolte de son côté le sel au sud de la Loire.

On parlera ainsi plutôt de paludier à Guérande et de saunier sur l’Île d’Oléron par exemple. L’autre différence majeure entre les deux se trouve dans la technique de récolte du sel. En effet, le saunier récolte le sel en chauffant l’eau alors que le paludier le récolte naturellement grâce au soleil.

Paludier, un métier ancien aux traditions préservées

De génération en génération, le paludier fait partie du paysage de certaines régions de France comme Guérande. Si la profession évolue légèrement au fil du temps, la technique de production reste pourtant une des plus authentiques qui existe encore aujourd’hui. Ce métier de paludier est ainsi un des derniers dans le milieu agricole à utiliser de nos jours des techniques traditionnelles de production.

Le paludier récolte en effet le sel sans procédé mécanique et n’utilisent aucun produit chimique. Le travail de récolte du sel est entièrement réalisé à la main dans l’œillet avec les outils spécifiques du paludier. Le sel est ainsi amené au bord des œillets en petit tas pour le laisser s’égoutter avant de pouvoir être acheminé dans un lieu de stockage où il pourra être conservé dans de bonnes conditions. Le paludier est ainsi l’héritier d’un long savoir-faire ancestral qui permet d’obtenir un sel de qualité tout en protégeant les salines.

Si vous aussi vous êtes fasciné par le travail authentique du paludier et par les petits tas blancs spécifiques des marais salants, nous avons créé pour une décoration murale typique. Passionné par notre belle région, nous avons en effet imaginé ce modèle en métal en regardant les paysages des marais salants de Guérande et le paludier qui travaille chaque jour au soleil ou par tous les temps pour récolter l’or blanc dans la plus pure tradition.

marais salants

Le sel et son histoire

Autrefois produit de luxe avant de devenir la denrée de consommation courante que nous connaissons aujourd’hui, le sel possède une longue histoire et son utilisation a toujours été essentielle. Dès la préhistoire, on parle de sauniers qui produisaient des pains de sel pour conserver la viande et le poisson en utilisant une technique d’évaporation de l’eau de mer avec du feu.

Ensuite, les salines ont longtemps appartenu aux classes dirigeantes comme la noblesse ou le clergé. Le sel était alors une denrée de luxe et le salaire des paludiers peu élevé en comparaison de la valeur de leur travail. Avec un impôt élevé sur le sel, les sauniers, appelés anciennement saulniers, étaient souvent confrontés à la concurrence de contrebandiers nommés couramment « faux-saulniers ».

À Guérande, les paludiers se transmettaient leur droit oral à exploiter les marais salants de génération en génération. Rarement propriétaires, ils étaient rémunérés avec un pourcentage sur la quantité de sel qu’ils récoltaient. Ils avaient par contre la chance d’avoir deux importants privilèges accordés entre le XVIIe et le XIXe siècle. Tout d’abord, le franc-salé définissait la région des marais salants autour de Guérande comme une zone franche.

Ainsi, ils pouvaient faire leurs transactions sur le sel dans cette zone sans avoir de taxe. Ensuite, la troque permettait aux paludiers de sortir de cette zone cent kilogrammes de sel sans payer de taxe. Ils devaient par contre revenir à Guérande avec l’équivalent du poids du sel échangé en contrepartie.

Aujourd’hui, cette profession ancestrale continue d’exister et le sel est toujours récolté dans la plus pure tradition grâce à des paludiers passionnés qui se transmettent le savoir-faire. Le métier de paludier attire même de plus de plus de nouveaux travailleurs à la recherche de missions authentiques et qui sont séduits à leur tour par cette activité en plein air. Et vous, connaissiez-vous le métier de paludier et avez-vous déjà visité des marais salants ?